En ce mois de décembre animé par son habituelle atmosphère festive, il devient important de se questionner sur ce qui permet aux foyers de revêtir cet aspect unique si attendu. Alors que l’on se demande comment donner aux maisons des ambiances féériques et singulières, certaines interrogations sur l’agencement des espaces deviennent alors inéluctables. Du choix des décorations de table jusqu’aux luminaires, il s’agit de comprendre que l’aménagement s’imagine pour une occasion particulière et qu’il n’a aucune vocation de perdurer dans le temps.
L’art de la fête puise sa force dans l’éphémère, dans ce festif qui ne dure qu’un moment, cette lumière brillante jusqu’au petit matin qui, en s’éteignant, annonce la mort du décor. C’est dans cette instantanéité que la décoration de fête trouve tout son sens et parvient à marquer les esprits. Aucune place n’est accordée au prévisible et l’inventivité devient un maître mot.
L’esthétique du décor fut travaillé à travers les âges, manifestant des modes et des codes de chaque époque mais aussi de la volonté d’en sortir. Dans une ambivalence entre volonté de plaire et de surprendre, les atmosphères de fête furent toujours des miroirs de sociétés et des révélateurs mondains et politiques. Le temps de quelques heures, les maisons se transforment, accueillant ces agencements passagers qui n’illumineront la vérité que de façon fugace. Il s’agit d’accepter de travailler pour le momentané, de faire de la mise en place du décor un jeu sur les significations, les codes et les traditions.
« Mon cher, l’Orient est à la mode ! Pierre Loti a, paraît-il, transporté à Rochefort la mosquée verte de Damas ; à Nice, le comte d’Aspremont a imbriqué dans son château, sur la colline des Baumettes, un fumoir haut de douze mètres ; à Marseille, chaque demeure qui se respecte a son fumoir oriental [...]. C’est te dire si je suis au goût du jour avec ma maison [...] dans mon boudoir, entre le narguilé et les coussins de soie. » Nine Moati, L’Orientale
Dans son roman, l’auteure Tunisienne fait référence aux fêtes turques que le romancier Pierre Loti donnait dans sa maison de Rochefort. Chaque époque connait des engouements et des modes bien particulières. Le décor se fait en fonction de l’espace donné, tout en tentant au maximum de transformer ce dernier et de le faire disparaitre. Il sera le révélateur de l’instant et le marqueur principal du souvenir. Travailler le décor devient alors une nécessité pour permettre la réminiscence en marquant les esprits de ceux qui le verront. Il ne reste souvent pas la suite que quelques vestiges de ces créations qui viendront peu à peu se fondre dans l’agencement habituel du lieu.
Puisque nous parlons d’éphémère, le créateur de ces décors doit se rappeler que l’éclatant cédera sa place au plus sombre, que le bruit se substituera au silence et que le festif sera alors inéluctablement remplacé par la nostalgie. Le temps d’un instant tout se transforme, se chamboule et l’espace prend vie dans l’imprévu.
Puisque nous parlons d’éphémère, le créateur de ces décors doit se rappeler que l’éclatant cédera sa place au plus sombre, que le bruit se substituera au silence et que le festif sera alors inéluctablement remplacé par la nostalgie. Le temps d’un instant tout se transforme, se chamboule et l’espace prend vie dans l’imprévu.
Sources photos
MIZ collections
Pierre LOTI Fête Turque à Rochefort Tirage d’époque de Charles Louis CRAVE Auteur Non Identifié
Pierre LOTI donne une fête Sino-Japonaise, à Rochefort
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